Barque voguant seule, comme errante,
Solitaire, poussée au gré du vent.
Arc bouté sur mes rames, forçais l'allure,
L'embarcation s'égarant vers forte ramure.
Y posant la main pour me l'arrimer,
Je demeurai un trop long instant hébété.
Sur le fond, en robe de taffetas allongée,
Endormie et par son ombrelle à peine protégée,
Longue chevelure blonde, toute bouclée,
La belle, sous le choc hésite à se réveiller,
En demi fente ses yeux bleus me révélait,
Ne sachant encore comment mon geste interpréter.
Et aussitôt de la prier de m'en excuser
Madame, vous me sembliez en danger,
Et sans pour autant vous savoir occupée
Dans vos rêves, je vous voyais dériver.
Pour réponse, un grandiloqu ent soupire.
Ses yeux parlaient mieux que ses dires.
Monsieur, commence-t-elle presque en larme,
Et son pauvre sourire me désarme.
Je me devrais de vous remercier
Pourtant mon coeur...et les mots d'hésiter.
De toute évidence en profond désarroi,
Submergée par l'intensité de son émoi.
Madame, votre voix tremble, se fait douleur
Peine à trouver les mots pour exprimer
La cause qui écrase votre coeur.
Permettez moi d'abord de vous ramener !
Ensuite...si vous en éprouvez l'envie !
Au récit de sa bien pénible histoire,
Je me retrouvai face à mon miroir.
Nous échangeâmes nos vies et devint mon amie.
P.H. D novembre 2012