Un sourire illumine les rides de son visage, elle revoit sa jeunesse. Quinze ou seize ans à peine, les cheveux flottants au vent. Dans ses longues robes à fleurs de tons pastels et ses minuscules chapeaux blancs de plumes légères. Ses grands yeux bleus partiellement dissimulés sous les voilettes lui donnant ce petit air espiègle. Quand , lui, le dimanche achetait ces bouquets chez le fleuriste, sous la gloriette. Ah ! Ces roses dont le parfum la suit encore...
A l'instant ses narines en sont emplies, elle les respirent encore...et encore. Elle retraverse le pont qui enjambait le fleuve de sa jeunesse....
Un jour de sa fenêtre elle avait aperçu ce bel homme, nettement plus âgé qu'elle. Quelle importance ? Dans l'ingénuité de sa tendre jeunesse ...aucune.
Chaque dimanche elle traversait le pont à la rencontre de...'Son Amour". Elle attendait qu'il sorte bouquet en main, coeur battant allait doucement au devant de lui, s'imaginant mille et une scènes romantiques. Jamais le même scénario, mais en revanche toujours la même fin...lui la prenant dans ses bras...lui offrant le bouquet.
Puis un jour, plus de bel homme. Il ne venait plus acheter de fleurs. L'avait-il seulement aperçue tout au long de cette année écoulée ? Sans doute ne le saurait-elle jamais...De sa fenêtre longtemps, très longtemps elle regardera du côté du fleuve, se remémorant le visage, le sourire et le parfum de sa jeunesse, aussi fort que celui des roses...sans jamais le revoir....
Et là...maintenant...aujourd'hui
Au delà d'un rêve de plusieurs décennies,
Le feu se ravive si fort en ses veines.
C'est lui, oui ! L'amour de porcelaine.
L'allure fière n'a pas changé, ni le sourire,
Le visage est encadré de cheveux blancs.
L'espace temps vient de s'abolir,
Il lui adresse un sourire éclatant.
Après tant d'années le bouquet désiré,
Enfin...sera pour elle...oui, pour elle !
Elle se lève dans une intense sérénité,
Attendant...la merveilleuse nouvelle.
La promesse de ce grand et bel amour
Qui en elle a couru, coure encore...coure.
Maintenant face à face, il lui tend le bouquet,
La prend dans ses bras...A jamais ! Qui sait ?
Papillonmystère
Novembre 2012
Poème composé et écrit en duo par Madame D.C (Papillonmystère) et Monsieur P.H. D (Henri) en Novembre 2012.