Ni toi, ni moi n'avons bougés. Longtemps après nous être follement aimés, tu es restée face à moi, dans mes bras, tendrement enlacée. Alors que, petit à petit, je glissait vers le sommeil, j'ai senti ton baiser, sur mes lèvres. Une caresse. Juste un léger effleurement, comme l'aile d'un papillon posé sur mon épaule, qui, battant des ailes, frôlerait mes lèvres. Tu t'es tournée, mais pour mieux venir épouser la forme de mon corps. Tes mains, d'autorité, ont pris les miennes. Tu t'y es enveloppée, lovée, une main sur le bas de ton ventre, l'autre épousant parfaitement la courbe de ton sein, côté coeur. Durant quelques secondes encore tu as remué, à la recherche de la position parfaite, celle qui épouserait jusqu'au moindre centimètre carré de mon corps. Puis, peu à peu j'entendis le rythme de ta respiration ralentir, devenir plus lourd, toi aussi gagnée par le sommeil. Ni toi, ni moi n'avons plus bougés, ne fusse que d'un millimètre, comme si nous avions peur de déranger la parfaite harmonie de nos corps imbriqués d'un dans l'autre.
Malgré la chaleur de la nuit, malgré la légère moiteur de nos corps, nous ne voulions pas nous séparer. Ne pas bouger, ne pas s'écarter l'un de l'autre, ne pas déranger nos deux coeurs occupés de se réchauffer l'un à l'autre.
La douceur et le parfum de ta peau après l'amour, la caresse de tes cheveux sur mes lèvres ont finis par réveiller mes envies. Je sentais à nouveau mon membre se raidir, sans rien pouvoir faire pour l'en empêcher. En avais-je envie seulement de l'en empêcher ?
Entre tes cuisses lentement mais inexorablement il s'immisçait, ne s'arrêta qu'à l'entrée de ta divine porte. Consciemment, inconsciemment, tes hanches ont frémis, une moiteur significative s'échappa de ta porte encore à peine entr'ouverte. Profitant lâchement de tes instants d'abandon, je te pénétrai, très lentement, délicatement, amoureusement !
Tes doigts se crispèrent sur les miens, guidèrent mes mains vers des endroits désireux de caresses précises. Longtemps, très longtemps, à peine bougeant, nous avons laissé nos sens se délecter intensément, ne laissant que nos sexes matérialiser notre envie. Ensemble, toi et moi, avons atteints la grande plénitude, calmement, posément, mais ô combien tendrement et passionnément.
Lorsque les premières brumes du matin s'éclipsèrent, le premier rayon de soleil nous trouva imbriqué l'un d'autre, tout pareillement allongés.