Ma vie en poésie

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Créé le : 05/05/2012 20:45
Modifié : 25/09/2013 21:40

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S.O.S. Détresse profonde.

09/05/2012 14:14



Tu ris, tu plaisantes, tu es gaie.  Petite chérie ce voyage aux sports d’hiver avec tes amis et amies de l’école, voila plus d’un an que tu y penses, que tu t’y prépares.  Plus l’échéance approche,  plus je te vois devenir nerveuse.  Comment pourrait-il en être autrement ?
Quinze jours avec ses amis et amies sans avoir à subir les éternelles recommandations de prudence des parents.
- Tu penseras à nous envoyer un message pour nous prévenir de ton arrivée ?
Tu t’es retournée pour me regarder et ton regard en disait plus que ta courte réponse.
- Mais oui maman, tu sais bien que je n’oublierai pas !
Papa peinait à fermer ta valise.
- Allez papa, dépêches toi, nous allons être en retard !  Madame a bien insisté pour que nous soyons tous à l’heure.
- Voilà ma chérie, j’ai enfin réussi à boucler ta valise, on peut y aller.
Dans un brouhaha indescriptible, parents et enfants, tous mélangés, se disent bonjour et échangent les propos les plus divers.  Certains discutent joyeusement, d’autres paraissent un peu plus tendus et votre institutrice tente désespérément de vous réunir afin de vous communiquer les dernières consignes.
Consciencieusement le chauffeur range vos monceaux de valises dans les coffres de son autocar avec la volonté de ne rien oublier.
Les portes du car se ferment,  vos visages se collent aux fenêtres du car, dévoilant de larges sourires.   Et tandis que lentement le véhicule s’ébranle, les mains s’agitent joyeusement pour un dernier au revoir.
Dans l’esprit de chaque maman, c’est le petit moment de l’appréhension, elles le pensent tellement fort qu’un faible murmure sort de leurs lèvres.
- Espérons que tout se passe bien !
Elles l’ont pensé avec trop de conviction et les papas ont bien entendu. Les réponses ne tardent pas, comme pour conjurer le sort.
- M’enfin, voulez-vous bien vous taire !  Que pourrait-il bien leurs arriver ?
Le retour à la maison est nettement moins joyeux que l’aller.  Maman refait la valise en pensée, espérant ne rien avoir oublier, cherche toutes les bonnes raisons pour se rassurer.  Papa conduit, concentré au volant à cause du trafic important, du moins c’est ce qu’il veut bien laisser croire.  Nous arrivons à la maison, je jette un coup d’oeil dehors et le quartier me semble bien vide.
J’ouvre la porte de la maison sans que j’y trouve pour l’instant beaucoup de changements, mais je sais très bien que je ne ressentirai cette drôle d’impression que vers 4 heures, l’heure où d’habitude tu  rentres de l’école. Enfin, il me faudra bien faire avec durant les deux semaines à venir.
Les secondes, les minutes, les heures, s’écoulent, s’additionnent, forment des jours,  une première semaine. Au fil des jours, j’ai pris la mesure du silence qui règne dans la maison.  Ce manque de vie et d’animation dans la maison me pèsent,  la deuxième semaine me semble encore plus longue que la première.  Je jette un coup d’oeil sur le calendrier et ce simple regard me confirme  ce que je sais déjà, demain est le jour du retour.
L’impatience me gagne, mais mon sourire est maintenant revenu.  Demain je te tiendrai à nouveau dans mes bras.  Votre départ est prévu pour ce-soir, le trajet se fera donc de nuit.  Cela ne me plait pas mais que puis-je y faire ?
- Vers quelle heure doivent-ils arriver demain matin ?
La voix de papa me tire brusquement de mes pensées et je n’ai accordé qu’une oreille distraite à ce qu’il vient de me dire.
- Quoi ? Que disais-tu ?
- A quelle heures ils arrivent demain ?
- Dans la matinée, aux environs de 10 heures d’après Madame.
- Si on allait se coucher ?
S’il ne tenait qu’à moi, je n’irais pas me coucher, je passerais la nuit à t’attendre.  Je ne sens pas la fatigue tellement je suis nerveuse, mais je me lève du fauteuil et je le suis dans la chambre.  Durant de longues, de très longues minutes qui me paraissent des heures, je tourne et retourne dans le lit sans parvenir à m’endormir… et puis… lentement …

Emergeant péniblement du sommeil que j’ai eu tant de mal à trouver, comme à demi consciente, il me semble entendre une sonnerie.  Serait-ce déjà le réveil ?  Inquiète je regarde l’horloge, il n’est que 3 heures.  La sonnerie retentit de nouveau et il me semble reconnaître le téléphone.  Sans encore en savoir la raison, je bondi hors du lit, mon coeur s’emballe. Je me sens quand même un peu angoissée. Qui peut bien nous appeler à cette heure de la nuit ?  Fébrilement je décroche.
- Allo !
- Allo !  Etes-vous Madame V….
- Oui ! Ma réponse est courte et nerveuse. Et vous, qui êtes vous ?
- La police de Sierre, madame.  Sierre dans le canton du Valais en Suisse.
Mes cheveux se sont dressés sur la tête, mon coeur s’est comme arrêté de battre. C’est d’une voix à peine audible que je parviens à dire.
- Oui…que…puis-je … ?   Je crains le pire et mes forces m’abandonnent.
- Le car qui transportait les enfants de l’école Sint Lambertus vient d’avoir un accident.  Je n’ai pas pour l’instant beaucoup de précisions à vous donner quand au nombre de blessés.   Serait-il possible avec tout les autres parents de vous réunir  à l’école afin que nous puissions tous vous prévenir en même temps et cela le plus rapidement possible ?
Mais jambes flagellent tellement qu’elles ont beaucoup de peine à encore me soutenir.  Je ne me suis même pas entendue répondre oui avant de refermer le téléphone.  Je passe successivement par tous les sentiments car je n’ai pas reçu beaucoup de précisions quant à l’accident.  Commencent alors de longues, d’interminables heures d’attente, d’insoutenables heures à ne pas savoir.  La peur s’installe, l’angoisse vous étreint le coeur.
Jusqu’à ce que….  !!!!  Votre monde s’effondre alors autour de vous, votre poitrine se gonfle à en vouloir exploser, irrémédiablement votre conscience plonge dans un abîme sans fond, à la limite de la folie.  Vous voudriez crier sans y parvenir.  Les larmes perlent et vous brûlent les yeux.   Une profonde détresse et le vide s’installent dans votre coeur.  En ces instants, les mots sont inutiles, ne servent à rien sinon qu’à mieux vous tuer, vous assassiner.  Rien d’autre ne compte que de voir une fois encore, une dernière fois sans doute, la chaire de votre chaire, cette tendre petite chose que vous avez tant serrer dans vos bras, tant cajoler et surtout TANT DESIRER afin de lui donner tout l’amour que vous sentiez en vous.

 



Ma vie en poésieCommentaire de PaulHenriJoseph (09/05/2012 14:16) :

En souvenir de ces 22 trop courtes vies, disparues tragiquement dans cet horrible accident de "car",à Sierre en Suisse.

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